Pendant deux jours, les dirigeants des vingt plus grandes économies mondiales se sont réunis à Rome dans le cadre du sommet G20. Plusieurs décisions ont été prises dans le domaine fiscal, de l’énergie, de la finance et du changement climatique. Le point dans cet article.
Droits de douane et taxation mondiale
À Rome, les membres du G20 ont adopté une restructuration de la fiscalité mondiale. Cette décision était très attendue et faisait l’objet de plusieurs débats. D’ici 2023, toutes les multinationales devraient être sujettes à une taxation minimale d’au moins 15 %. Les entreprises concernées sont celles qui ont un chiffre d’affaires annuel supérieur à 750 millions d’euros.
Aussi, près de 30 % et au minimum 20 % des surplus de profit des cent plus grandes multinationales devront être redistribués aux pays « de marché ». Il s’agit des États ou ces entreprises font des affaires sans pour autant y avoir des implantations. Grâce à cette imposition, les États du monde devraient gagner près de 150 milliards de dollars par an. Pour Bruno le Maire, ministre de l’Économie fiscale, « c’est une véritable révolution fiscale de la justice et de l’efficacité économique ».
En outre, une décision a également réjoui les participants. Les importations de l’acier et de l’aluminium entre le Bruxelles et Washington étaient jusque-là complexes. L’ancien préside des États-Unis, Donald Trump avait institué une taxe sur ces types d’importations. Ces impositions ont impacté négativement les échanges entre les deux États. Dorénavant, ces droits de douane sont levés.
D’après Gina Raimondo, secrétaire américaine au commerce, cette nouvelle décision ouvre la porte à « des quantités limitées d’importations européennes d’acier et d’aluminium d’entrer aux États-Unis en franchise de droits ».
Le réchauffement climatique
L’accord de Paris a principalement fait l’objet des discussions au cours de ce sommet G20. Les participants ont réaffirmé leurs intérêts à la concrétisation des objectifs. Il s’agit particulièrement de maintenir le réchauffement en dessus de +2 °C ou même +1,5 °C comparé aux données de la période préindustrielle. L’atteinte de ces objectifs implique des engagements et des actions efficaces.
Les membres du G20 sont responsables de près de 80 % des émissions de gaz à effet de serre. On compte notamment l’Inde, la Chine, les États-Unis, le Brésil et la Russie. Le président de la COP26, Alok Sharma a estimé que « leur réponse sera décisive pour garder l’objectif de 1,5 °C accessible ».
Une récente évaluation de l’ONU montre que l’atteinte de ces objectifs reste pour le moment difficile. En effet, on enregistrerait un réchauffement climatique de l’ordre de +2,7 °C.
Au cours de ce sommet, la période retenue pour atteindre les objectifs reste vague. Aussi, il existe toujours quelques discordes entre les participants. Toutefois, nonobstant les mésententes, ce sommet « a permis de récréer de la convergence en vue de la COP26, à Glasgow ». Pour Alok Sharma, la COP26 est « le dernier et meilleur espoir » pour agir efficacement afin de protéger notre planète.
Les nouvelles centrales au charbon
Les centrales électriques au charbon sont de véritables foyers d’émissions de gaz à effet de serre. Mettre fin à leur création et à leur utilisation aurait un véritable impact positif sur le changement climatique. C’est dans ce sens que les membres du G20 ont décidé de ne plus financer les projets de constructions de ces centrales à l’étranger.
D’après le texte final, les participants affirment « nous mettons fin à l’octroi de financement public à l’international pour de nouvelles centrales électriques au charbon d’ici à la fin de 2021 ». Le président français, Emmanuel Macron, salue cette « vraie révolution ». Toutefois, il n’y a pas assez de précision en ce qui concerne l’éradication du charbon dans les États. Pour cause, plusieurs pays en dépendent encore énormément.
La Chine, une nation très dépendante du charbon était absente à la rencontre. C’est pourtant le premier émetteur de gaz à effet de serre. La Russie n’était également pas présente. Cette absence serait due à la crise sanitaire du coronavirus. Toutefois, les deux présidents (Vladimir Poutine et Xi Jinping) sont intervenus par visioconférence.
Il faut noter que la Chine a pris l’engagement de ne plus construire de nouvelles centrales électriques au charbon à l’extérieur. Pour l’élimination du charbon, il faudra attendre encore longtemps. Les crises énergétiques actuelles contraindraient cette nation à accélérer le fonctionnement de ces centrales.
Les aides aux vulnérables
Les membres du G20 acceptent reverser 100 milliards de dollars des Droits de tirage spéciaux (DTS) émis par le FMI aux pays vulnérables. En effet, le montant de ces DTS estimé à 650 milliards de dollars est distribué selon les parts de chaque État au FMI. Ainsi donc, la plus grosse partie est destinée aux plus riches. L’Afrique ne bénéficie que de 34 milliards de dollars.
D’après Emmanuel Macron, la France réorientera « 20 % de l’argent qu’elle reçoit du FMI vers le continent africain ». Des engagements semblables ont été pris par l’Italie et le Royaume-Uni. Le reversement de ces fonds devrait permettre aux pays en voie de développement de lutter contre les conséquences du changement climatique.