En Turquie, la Russie et les Émirats arabes unis luttent pour affaiblir l’influence de la France. Être bien présent dans ce pays reste pourtant très primordial pour Paris. Mais pourquoi l’Élysée est-il obsédé par la Turquie ?
De nombreuses campagnes de dénigrement de la France
Ces dernières années, dans ces diverses interventions relatives aux pays du Maghreb, le président français pointe de plus en plus du doigt la Turquie. Il accuse les Turcs de « réécrire complètement l’histoire ». Ceux-ci seraient les auteurs de différentes propagandes qui ternissent l’image de la France. On parle également d’une supposée histoire qui relate une colonisation de l’Algérie par la Turquie, puis de l’Algérie par la France.
Les craintes de l’Élysée relatif à cette situation sont bien légitimes. En 2020 déjà, le président Erdogan avait inspiré une campagne de dénigrement de la France à cause de la polémique des caricatures. Pendant longtemps, le gouvernement français s’est plus focalisé sur les activités de propagandes initiées par ce dernier. Dans cette course, les principaux acteurs de ces campagnes de dénigrement ont été oubliés. Il s’agit particulièrement de la Russie et des Émirats arabes unis.
La guerre en Libye
Au cours des trois premières années d’Emmanuel Macron, son gouvernement s’est probablement plus focalisé sur les problèmes en Libye. Ceci a freiné la présence de la France au Maghreb. Il s’agissait d’un processus de réconciliation avec le gouvernement de Tripoli. En effet, le président français soutenait le maréchal Haftar. Cependant, ce dernier n’a pas hésité à recommencer la guerre civile en 2019.
Dans ces différentes démarches, la République française se rapprochait sobrement du camp de la Russie, de l’Égypte, des Émirats arabes unis et de l’Arabie Saoudite. Toutefois, l’attaque de Haftar n’a fait que plonger son pays entre les mains des turcs. L’intervention de la Turquie a en effet changé la donne militaire, avec l’échec des mercenaires russes qui combattait pour Tripoli. Après cette défaite, la France s’est à nouveau intéressée au processus de paix interlibyen.
Le soutien de la Russie
Alors que la France s’attelait a ramené la paix en Libye, elle était plus clémente face aux visées russes en Afrique du Nord. Dans le même temps, celle-ci jugeait les ambitions turques d’hosties. Cependant, les Russes amélioraient leurs collaborations en ce qui concerne les fournitures d’armes à l’Algérie. Ces situations créent des tensions entre Paris et Alger. Le chef d’état-major algérien, le général Chengriha s’est déjà rendu deux fois à Moscou depuis 2019.
Pendant l’une de ces visites, il a accusé le Maroc et des puissances étrangères d’ingérences dans ces affaires internes (faisant plus allusion à la France). Poutine reste l’un des meilleurs soutiens d’Alger. Lorsqu’ Emmanuel Macron parle du « système politico-militaire qui s’est construit sur une rente mémorielle », ce dernier devrait faire mention de la Russie. Ce qui n’est généralement pas le cas.
L’implication des Émirats arabes unis
Actuellement, le président français expose à la face du monde sa proximité avec le dirigeant de fait des Émirats arabes unis, Mohammed Ben Zayed. Celui-ci a même était reçu par Macron au Château de Fontainebleau en octobre 2021. Pour rappel, le Théâtre Napoléon III a été remis en État grâce à un financement émirati. Il porte dorénavant le nom du souverain des Émirats.
En 2020, le traité de paix entre Israël et les Émirats arabes unis ont amélioré les relations de la France avec ces États. Abou Dhabi et Paris nourrissent mutuellement leur sentiment anti-turc. Mais, Mohamed Ben Zayed entretient de bonnes relations avec des ennemis de la France. Ce dernier a même saboté l’expérience démocratique en Tunisie, pour venger son protégé Haftar.
La Turquie en sortirait gagnante
Le gouvernement tunisien espère beaucoup des Émirats arabes unis. Mais sans compter le côté contre-révolutionnaire du prince héritier Mohamed Zen Bayed. Il pourrait refuser d’aider financièrement la Tunisie, qui dans un passé récent a opté pour un système pluraliste. Le Maroc a quant à lui soutenir la normalisation avec Israël. En retour, les États-Unis ont reconnu des Marocains sur le Sahara occidental.
Il faut donc dire que les Émirats arabes unis jouent un rôle important dans la déstabilisation des relations diplomatiques entre ces États du Maghreb. L’Élysée gagnerait probablement plus à tenir compte des interventions plutôt perturbantes de son supposé allié Mohamed Ben. Selon plusieurs sources, la France doit vite comprendre les enjeux des Émirats arabes dans cette région. Si les relations diplomatiques entre ces pays et la France ne s’améliorent pas, la Turquie en sortirait gagnant sans pour autant intervenir.