Le lundi, le Réseau de transport électrique français a publié un rapport sur les défis énergétiques en France. Le document intitulé « Futurs énergétiques 2050 » compte près de 600 pages et devrait servir de directive. Il a nécessité le travail de neuf groupes sur une période de deux ans.
Six différentes possibilités pour atteindre la neutralité carbone
Le rapport d’étude expose six possibles situations pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Un objectif important compte tenu des importants changements climatiques. Ces différents scénarios incluent ou non l’utilisation des énergies nucléaires et/ou des énergies renouvelables. En ce qui concerne la première proposition, il s’agit d’adopter uniquement les énergies renouvelables d’ici 2050. Les sources d’énergie priorisées sont les énergies marines, l’éolien et les photovoltaïques.
Deux autres scénarios mettent en avant une utilisation simultanée du nucléaire et des énergies renouvelables. Parlant des autres possibilités, il est plutôt question de la mise au point des réacteurs de nouvelles générations (EPR2). Mais, quel que soit le scénario, le développement, des énergies renouvelables restent au cœur des préoccupations. Dans l’un ou l’autre des cas, un bon approvisionnement en électricité reste une priorité.
Une optimisation du développement des énergies renouvelables
Selon le rapport, la neutralité carbone n’est pas envisageable « sans un développement significatif des énergies renouvelables ». Aussi, les performances du secteur nucléaire baisseront dans trente ans environ. On estime qu’il ne pourrait plus produit au-delà de 50 gigawatts. Quoi qu’on fasse, il va falloir prendre en compte les énergies renouvelables. La production d’énergie solaire et éolienne devrait donc être multipliée par 7 pour assurer les futurs besoins en électricités.
Les Français feront face à une hausse des coûts de production énergétiques. Bien que le coût des énergies renouvelables soit comparativement moins cher, le budget total qu’elles nécessitent est plus important. Les dépenses liées aussi aux stockages d’énergies augmentent aussi la facture. Au fait, les énergies éoliennes et photovoltaïques ne maintiennent pas leur performance toute l’année. Il faut donc des centres de stockages.
Le nucléaire reste indispensable
Les experts de ce rapport expliquent qu’il serait très difficile d’abandonner l’énergie nucléaire. Cette décision pourrait engendrer d’autres contraintes pour l’atteinte de la neutralité carbone. L’amélioration des réacteurs nucléaires serait donc une meilleure piste. On peut lire dans le rapport « Futurs énergétiques 2050’ : “Les scénarios comprenant de nouveaux réacteurs nucléaires apparaissent plus compétitifs”.
Les scénarios uniquement axés sur l’utilisation d’énergie renouvelable pourraient nécessiter plus de dépenses supplémentaires d’environ 10 milliards d’euros. Il est donc difficile d’opter pour un développement uniquement basé sur les énergies renouvelables. Selon le rapport, l’installation des photovoltaïques au-dessus des toits ne permettrait toujours pas de réduire l’écart. Au fait, beaucoup de Français optent de plus en plus pour les énergies renouvelables, dont l’énergie solaire.
Des défis urgents
“La crise climatique nécessite d’aller beaucoup plus vite durant la prochaine décennie que pendant celle qui précède, tout en garantissant une adhésion de la société objective et aux mesures engagées et en ne se limitant pas à transférer les émissions hors de France” (Futurs énergétiques 2050, p 60). Il est donc urgent de prendre en compte ces scénarios et d’enclencher les différents processus très tôt.
Le directeur de RTE a déclaré “Il y a urgence à décarboner nos usages, il y a urgence à électrifier l’économie, car cela sert la décarbonatation. Il y a aussi urgence à prendre les orientations sur notre futur mix électrique. Car, plus tôt ces orientations seront prises, plus vite nous serons en ordre de marche vers nos objectifs climatiques”. Il faut notifier que l’adoption des énergies renouvelables pourrait induire une hausse du prix du mégawattheure.